L’hôpital nord est situé dans un contexte topographique particulier : à la limite de la commune, sur les piémonts du massif de l’Etoile, en « hauteur », il bénéficie tout en le subissant un site d’exception (environnement naturel à proximité, parcelle de pinède importante, paysages et vues remarquables…) qui reste néanmoins vécu et relaté comme une forme « d’exil« , un « désert« , voire fût un temps un « purgatoire« .
Paradoxaux sont aussi les usages de cette situation entre ville et nature. Si le film inaugural vantait les bienfaits de la vue et du « bon air » de ce terroir collinaire marseillais, la réalité d’aujourd’hui s’apparente plus à une négociation voire à un combat entre la pinède et la voiture, le piéton et les grands axes routiers peu accueillants, des enchainements de ruptures et d’obstacles.
Nous retrouvons dans cette question de l’Hôpital ville-nature des objectifs majeurs de la résidence :
– Comment articuler ou fluidifier les relations entre les échelles (de l’échelle du site, à celle du territoire de proximité puis celle de la métropole) ?
– Comment « ouvrir » l’hôpital »?
– Comment changer les représentations et renforcer son identité dans une valorisation et non seulement par un marquage de la différence?
Nous proposons de travailler, via la méthodologie de la balade, la rencontre avec des typologies d’espaces de l’hôpital ville nature et des fonctions de l’hôpital ville nature. Concernant les espaces, en laissant dans un premier temps les différentes échelles dialoguer, nous pouvons distinguer :
– Les délaissés (les zones, espaces multi-usages ou d’usages incertains, mais aussi les pépites cachées);
– Les cheminements et trames vertes (les passages officiels ou officieux des hommes et des animaux);
– Les jardins d’activités (les endroits où l’homme pose une fonction et un geste d’aménagement, jardin de repos, jardins partagés, jardins paysagers,…);
– Les points de vue et les Grands paysages (là où on voit loin et plusieurs échelles du territoire, des vues qui pourraient nous « orienter »).
Concernant les usages, certains sont des usages individuels, certains correspondent à des acteurs voire à des services:
– Attendre en tant qu’accompagnant
– prendre l’air en tant que personnel
– prendre l’air en tant que patient
– jouer
– jardiner
– contempler
– se situer (dans le territoire)
– se déplacer (pour rejoindre un endroit)
– se promener (pour flâner, découvrir, faire du sport…)
Les acteurs et les services qui peuvent résonner avec ces fonctions sont entre autres : les associations animant des jardins partagés, l’hôpital Edouard Toulouse et ses projets liés aux jardins, les AMAP, les clubs de randonnées, la coopérative Hôtel du Nord et ses balades urbaines, le Bureau des guides du GR2013, le marché paysan de la Gavotte…
Actions envisagées en semaine 2 –
Une balade-prototype sera proposée à des personnes choisies du personnel de l’hôpital à la fois afin de proposer une situation de travail coopérative (la balade favorise l’art de la conversation et des savoirs partagés) et de tester ces différents espaces et ces diverses fonctions.
Un dispositif de photomontage présenté ainsi dans une situation de « cadrage réel » permettra notamment de suggérer des possibles tout en aiguisant le regard sur ce qui est là.