AMÉNAGER L’ATTENTE

A l’Hôpital Nord, le confort a été réduit à son strict minimum dans les espaces d’attente, afin d’éviter les dégradations et l’insécurité : pas de savon dans les toilettes, mobilier unique et boulonné au sol, poubelles en béton (« pour qu’on ne puisse pas les jeter à la figure de quelqu’un …« ). Dans cet environnement sécurisé mais aride, le patient se retrouve contraint à une attitude passive d’attente, face aux guichets administratifs. De nombreux entretiens ont pu nous confirmer que cette posture pouvait générer du stress, de l’anxiété, voir un comportement agressif de la part du visiteur, qui subit l’hôpital plus qu’il ne l’occupe. Nous remarquons aussi que le contact humain (convivialité, posture en groupe ou en famille) est rendu impossible dans la configuration de l’espace actuelle.

En deuxième semaine de résidence, nous décidons donc des mettre en test des hypothèses pour renverser le paradigme du lieu « sécurisé mais inhospitalier » : un lieu accueillant et convivial pourrait-il inciter les visiteurs à en prendre soin ? De la même manière, aménager les espaces et les moments d’attente par des activités déconnectées de l’univers médical permettrait-il de diminuer le stress des patients?

Au cours de la semaine, nous testons donc un prototype de banquette / tableau, pouvant à la fois accueillir de la lecture, des dépliants sur les activités au sein de l’hôpital ou les commerces alentours, ou encore de tableau pour occuper les enfants, ou enfin de plan de quartier pour les familles de passage. Retour sur l’expérience dans le récit de Gaétan Mazaloubeaud.