Alors que le projet de l’Hôpital Nord dans les années 60 renvoyait une vision très homogène d’un lieu de reception harmonieux, où la qualité des services fait écho à la bienséance des patients, l’Hôpital Nord d’aujourd’hui est devenu une véritable cour des miracles, où transitent quotidiennement des populations, et des professionnels qui ne se comprennent pas.
Cette multitude génère un traffic intense («l’hopital fourmilière»), des incompréhensions multiples et une tendance générale à l’incivilité, mais semble également révéler une identité particulière de ce lieu : en tant qu’hôpital de proximité des quartiers Nord, l’hôpital est multi-culturel. À bien des égards, l’histoire des quartiers se joue et se prolonge au sein de l’hôpital. A défaut d’être un sanctuaire aseptisé, l’hôpital est presque un observatoire du social, témoin parfois des échecs de politiques urbaines, inclusives ou sociales non-abouties.
Jean, habitant de Saint-Antoine : quand les services d’urgences d’un territoire sont saturées, c’est que le territoire va mal. C’est un état d’alerte.
D’autre part, au sein même des intervenants hospitaliers, la diversité des fonctions, des postes et des modes de travail génère aussi une multi-culturalité (l’hôpital comme « ville dans la ville« ) qui possède son potentiel et ses contraintes.
Nadia, aumônière : les agents ont besoin d’espaces d’expression individuels, autant que d’espaces communs. On est dans un lieu où l’on pense au présent, mais où l’on ne se projette pas collectivement dans l’avenir.
On peut donc envisager plusieurs points d’entrée pour comprendre cette notion de multi-culturalité.
• mieux réussir la cohabitation, l’hôpital comme un laboratoire du social. On questionne la capacité d’un grand équipement public à donner un cadre pacifique à la mixité sociale (une mise en contact « encadrée », un apprentissage du respect de l’autre en référence à la conférence donnée par Catherine Fieschi à Superpublic récemment)
• la notion d’identité : assumer le caractère pluriel et divers de l’hôpital pour créer un sentiment d’appartenance. Dans la perspective métropolitaine, comment ré-affirmer la dimension « Nord » de l’Hôpital Nord, son alchimie unique.
• la notion de partage et de transversalité, comment inventer des lieux communs au sein de l’hôpital afin que cette diversité soit source d’ouverture et de solidarité plutôt que de cloisonnements.
• la dimension culturelle de l’hôpital, qui permettrait de le reconnecter avec les groupes sociaux que composent ses agents et ses patients.
Actions envisagées en semaine 2 :
• creuser la notion avec des acteurs clés (directeur, aumôniers …) pour comprendre > où se joue la multi-culturalité ? > comment définir une vision positive de l’hôpital multiculturel. Forme à définir.
• planifier des actions pour la semaine 3